Histoire de la rumba flamenca

8. Gato Pérez, rénovateur de la rumba catalane

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Gato Pérez, El Renovador

Gato Pérez a changé la donne. Immigré argentin vivant à Barcelone, il a revisité la rumba catalane – il a d’ailleurs inventé l’expression « Rumba Catalana » qui s’appelait jusqu’alors simplement rumba – et lui a donné de la profondeur et un nouveau souffle. Considéré comme le Bob Dylan de la rumba catalane, il est entré dans l’histoire avec ses textes mordants et ses créations musicales, dans lesquelles il a rapproché la rumba du rock, de la country, de la salsa et du jazz.

Avec lui, la rumba est devenue « sexo, drogas, rumba et roll » , selon ses propres mots. Surnommé « El Renovador » , il a incarné la renaissance de la rumba catalane dans l’ère post-franquiste, ce qui lui a valu la reconnaissance éternelle des Gitans de Barcelone. Il fut une source d’inspiration majeure pour les groupes qui allaient occuper le devant de la scène dans les années 1990 et 2000, comme Estopa, Ai Ai Ai ou La Banda del Panda.

Gato Pérez
« La Rumba de Barcelona »
Gato Perez
« Ja soc aqui »1978
Gato Perez, plaque commemorative du barrio de gracia - Histoire de la rumba catalane
Plaque commémorative de l’Union des Gitans du Barrio de Gràcia, à la mémoire de Gato Pérez
Gato Perez
« Todos los gatos son pardos »
Gato Pérez, présenté par Carmen Maura
Gato Perez
« Luna brava » 1983
Gato Perez affirmant l’identité catalane de la rumba de Barcelone
Salsa Gitana
Salsa Gitana
« Hey »
Estrellas de Gràcia
« Ay Rumba Cali »
Estrellas de Gràcia
« El Triunfo »

Gato Pérez a élevé le niveau poétique du genre et a rendu à la rumba sa dignité, face aux idéaux de progrès qui avaient fait que beaucoup de gens lui avaient tourné le dos depuis la Transition démocratique espagnole. Cette reprise a suscité l’intérêt de quelques jeunes du quartier de Gracia, qui ont formé Salsa Gitana d’abord, et Estrellas de Gracia ensuite.

Cependant, la situation a changé pour les rumberos catalans. La crise économique avait entraîné une forte récession dans l’industrie du disque, et l’épicentre de la scène musicale s’était déplacé de Barcelone à Madrid. Barcelonne allait connaître une décennie sans grandes nouveautés.

AU PROCHAIN CHAPITRE :

Avec la fin de la censure, les groupes gitans de Madrid étaient sur le point de définir la bande-son d’une génération oubliée, les Quinquis, issus des quartiers les plus défavorisés des villes espagnoles. En fusionnant certains éléments de la rumba catalane avec des sons pop-rock anglo-saxons, ils ont donné naissance à un nouveau genre de rumba gitane : la rumba taleguera – librement traduite par la « rumba des détenus » – qui, malgré le mépris de la gauche espagnole, est devenue extrêmement populaire à la fin des années 70 et au début des années 80.