Histoire de la rumba flamenca
13. XXIème siècle, la rumba catalane entre en fusion
Années 2000 : La rumba catalane fusionne
La rumba catalane devient une source d’inspiration majeure pour les musiciens de toutes origines
Dans les années 1990, la rumba catalane a pris un nouvel élan, embrassant des influences musicales plus diverses. Des groupes comme Ai, ai, ai ou Sabor de Gràcia ont perpétué l’héritage de Gato Pérez, tandis que d’autres groupes (les deux frères Muñoz d’Estopa, La Cabra Mecánica, Ojos de Brujo ou Dusminguet) ont repoussé les limites du genre, en mélangeant la rumba avec toutes sortes de styles, du reggae au rock latin, en passant par la cumbia, le hip hop et le punk rock, donnant naissance à ce que l’on appelle aujourd’hui la rumba fusion.
Reprise d’un classique de la rumba catalane, « El Gitano Anton » de Peret, par Ojos de Brujo, avec Macaco, et Peret en personne.
Daniel » El Mono loco » Carbonell, chanteur de Macaco, et Ojos de Brujo, interprétant » Rumba dub style » .
Mano Negra, l’électrochoc
Cette métamorphose est due, en partie, à l’empreinte laissée par l’éclectisme de la Mano Negra et de son fondateur, le musicien franco-espagnol Manu Chao – grand admirateur de Peret et de la rumba taleguera – sur la culture musicale de Barcelone, sa ville d’adoption, et du reste de l’Espagne.
Pour la jeune génération gitane espagnole des années 1990, ce fut un électrochoc, une bouffée d’air frais face au mépris persistant des intellectuels de gauche espagnols (qui dura jusqu’à la fin des années 2000). La rumba gitane s’est épanouie dans le mélange des genres, de nouveaux groupes se sont créés, la rumba catalane a inspiré des musiciens de toutes origines. Et la voici maintenant, définitivement planétaire, ancrée dans le patrimoine musical mondial, comme une source inépuisable.
AU PROCHAIN CHAPITRE :
Peret, l’un des pères fondateurs de la rumba catalane, meurt en 2014. Ses funérailles, auxquelles assisteront des milliers de personnes, seront célébrées en musique.